L’Afrique et l’école primaire

ÉCOLE À DOMICILE
L’Afrique et l’école primaire

L’éducation est un droit fondamental inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme comme dans la Convention relative aux Droits de l’Enfant. Elle doit être un moyen de donner aux enfants comme aux adultes la possibilité de devenir des participants actifs de la transformation des sociétés dans lesquelles ils vivent.

L’éducation joue également un rôle important dans la réduction de la pauvreté et des inégalités. Elle rend les populations moins vulnérables et favorise leur participation au développement, l’exercice de la citoyenneté et la bonne gouvernance.
Dans les pays, ce sont les gouvernements qui ont la responsabilité de définir les politiques d’éducation. Mais les États du Sud peinent à mettre en place des mesures globales favorisant l’accès à l’éducation pour tous. Bon nombre d’entre eux ne disposent pas de ressources suffisantes pour offrir un accès universel à l’éducation à leurs citoyens et les priorités des gouvernements, en termes budgétaires, ne convergent pas toujours avec celles édictées par la communauté internationale.

Les élèves, eux non plus,
n’ont pas la joie !

Un élève d’Afrique subsaharienne a tous les risques de se trouver dans une classe surchargée. En effet, la taille des classes dans les écoles primaires publiques peut atteindre jusqu’à 67, voire 80 élèves dans nombre de pays. Sans compter que de nombreuses classes du primaire sont des classes multigrades, c’est-à-dire qui rassemblent deux, voire trois niveaux. Parallèlement, les écoles continuent d’être confrontées à une forte pénurie d’enseignants, liée à l’augmentation régulière du nombre d’élèves et au départ des professeurs des écoles qui, chaque année, sont nombreux à quitter leur profession. Au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, le personnel enseignant devrait plus que doubler d’ici 2015 pour réaliser l’enseignement primaire universel.
Autre constat : le nombre de manuels est insuffisant, ce qui contraint les élèves à partager leurs ouvrages, une situation particulièrement préoccupante en République centrafricaine où il existe en moyenne un manuel de lecture et de mathématiques pour 8 élèves. Quant au Cameroun, on y compte en moyenne un manuel de lecture pour 11 élèves et un livre de mathématiques pour 13 enfants. Plus grave : le manque de matériel didactique, les programmes toujours trop calqués sur les modèles occidentaux. Dans l’enseignement technique, on déplore l’insuffisance de l’équipement technique pour la pratique et la place trop importante accordée aux matières littéraires au détriment des disciplines scientifiques et techniques.
De nombreuses écoles sont de plus, partiellement ou entièrement, privées d’accès à l’eau potable, à des toilettes ou à l‘électricité. L’absence de toilettes propres, sûres et séparées pour les filles et les garçons, tend à décourager les enfants, notamment les filles, d’aller à l’école régulièrement. Il est à noter que dans la plupart des pays, les écoles sont plus fréquemment équipées de toilettes que de dispositifs d’accès à l’eau potable. Il existe cependant des exceptions comme Maurice et le Rwanda, où toutes les écoles disposent à la fois de toilettes et d’accès à l’eau potable.
Enfin, c’est en Afrique où l’on trouve le plus grand nombre d’enfants qui ne maîtrisent pas les apprentissages fondamentaux à la fin de la scolarité primaire (50%) avec le risque fort probable de tomber dans l’illettrisme.
Au terme des études, les difficultés ne sont pas finies. À défaut de se trouver un emploi en ville, les jeunes déscolarisés ou sans emploi, préfèrent rester chômer en ville au lieu d’aller mettre en valeur champs et plantations aux villages, où d’ailleurs beaucoup de personnes ne tolèrent pas encore le “ retour à la terre “ des jeunes scolarisés. Même si elle a permis l’insertion de quelques-uns dans la vie active, l’école ar-rache à la production, surtout agricole, poumon de l’économie des pays africains, beaucoup de jeunes ; elle ne les rend pas non plus assez productifs et abandonne la plupart d’entre eux au chômage.